Aux confins de la Normandie, du Perche et du Maine, Alençon est une ville discrète qui cache bien des surprises. Derrière sa façade de préfecture de l’Orne, on découvre une cité au patrimoine remarquable, dominée par la basilique Notre-Dame dont le porche monumental rappelle celui de l’église Saint-Maclou à Rouen. C’est aussi ici qu’est née Sainte-Thérèse de Lisieux, faisant d’Alençon une étape sur spirituelle importante, sans oublier son art de la dentelle, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Trois bonnes raisons, donc, de noter Alençon sur votre carnet de voyage.

Comment venir à Alençon :
Voici les solutions pratiques pour rejoindre Alençon quand on n’a pas de voiture.
En train :
En train depuis Paris Montparnasse, comptez environ 2h00 (meilleur temps de parcours) en TGV avec correspondance au Mans par TER pour une distance de 267 km.
👉 Consultez les horaires des trains vers Alençon sur le site de la SNCF
En covoiturage
Le covoiturage est une bonne option pour se déplacer.
👉 Consultez les offres de trajets vers Alençon sur Blablacar
Avec Omio
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Informations pratiques pour visiter Alençon
Si vous souhaitez visiter Alençon, voici tout ce qu’il faut savoir pour profiter pleinement de votre séjour : plans de la ville, durée, marché, spécialités locales, bonnes adresses où manger et météo.
Office de tourisme d’Alençon et plans de la ville
L’office de tourisme se trouve au n°38 de la rue aux Sieurs, à 1,1 km à pied de la gare SNCF.
👉 Consultez le plan patrimoine d’Alençon distribué par l’office
👉 Voir le plan d’Alençon sur OpenStreeMap
👉 Consultez la carte détaillée d’Alençon et ses environs sur Géoportail
Combien de temps faut-il pour visiter Alençon ?
Comptez une demi-journée pour découvrir tranquillement la ville.
Le grand marché alimentaire d’Alençon
Tous les jeudis et samedis matin se tient le marché en plein air sur la place de la Magdeleine, au pied de la basilique Notre-Dame.
Découvrir les spécialités locales d’Alençon et de ses environs
La rillette du Mans, le boudin noir du Perche, les fromages de chèvre, le cidre du Perche, etc ….
Quelques bonnes adresses de restaurants alençonnais :
- « Chez Fano » au n°22 de la rue Saint-Blaise
- « Les 4 Sens » au n°25 de la rue Cazault
Météo à Alençon
👉 Consultez les prévisions météorologiques pour préparer votre visite

Que voir à Alençon : les lieux incontournables
En sortant de la gare d’Alençon, j’ai exploré la ville à pied en suivant mon propre itinéraire. Voici les étapes incontournables à ne pas manquer lors de votre visite.
🚶Suivez l’avenue Wilson jusqu’à la place du Général de Gaulle, puis engagez-vous dans la rue Saint-Blaise.
L’Hôtel de Guise ou Préfecture de l’Orne
A l’origine, il s’agit d’une demeure seigneuriale construite entre 1630-1672, dans le style Louis XIII, avec un mélange de briques et de granit provenant d’Hertré. En 1790, l’Hôtel de Guise devient le siège du Conseil Général de l’Orne et, en 1800, celui de la Préfecture.

La maison natale de Sainte-Thérèse de Lisieux
Située au n°50, juste en face de la Préfecture, cette maison est le lieu de naissance de la future Sainte-Thérèse, née le 2 janvier 1873.
Elle y a vécu jusqu’en 1877, année du décès de sa mère. A la suite de ce drame, elle quitte la maison avec son père et ses sœurs pour s’installer à Lisieux.
La maison, le jardin et la chapelle se visitent en compagnie d’une religieuse qui accompagne les visiteurs avec des explications sur la vie de Thérèse.
Participation libre pour la visite.
👉 En savoir plus sur la maison natale de Sainte Thérèse de Lisieux.
L’ancien hôtel le « Grand Cerf »
Au n°19 , cet immeuble remarquable, construit en 1854, attire l’attention par sa façade élégante, ornée de pilastres, de colonnes et de statues.
Il abritait autrefois l’hôtel du Grand Cerf, un établissement réputé de la ville.

🚶Continuez tout droit dans la Grande Rue jusqu’à la place de la Magdeleine.
La maison d’Ozé
Construite en 1449, la maison d’Ozé est un bel exemple d’architecture civile médiévale. Elle a toutefois été modifiée au XVIe siècle, avec l’ajout d’une aile et d’une tourelle d’escalier.
En passant sous le porche, on découvre l’arrière du bâtiment, puis un joli jardin qui donne accès aux vestiges des anciennes fortifications de la ville. On peut monter sur les remparts, ou bien passer en dessous pour observer la courtine et les tours de défense encore conservées.



La basilique Notre-Dame-de-l’Assomption
La construction de l’église débute en 1356, mais est interrompue par la guerre de Cent Ans. Les travaux reprennent vers 1470 dans le style gothique flamboyant pour s’achever vers 1518. Les éléments les plus remarquables, comme le porche et la voûte, sont attribués au maître maçon Jean Lemoyne, qui aurait commencé à y travailler vers 1495.
En 1662 et 1668, elle est saccagée par les protestants.
En août 1744, la foudre provoque un incendie qui entraîne l’effondrement du transept et du chœur. Ces parties sont reconstruites au 18e siècle, tout comme le clocher.
En 2009, elle est érigée au rang de basilique mineure par le pape, en reconnaissance de son importance comme lieu de pèlerinage majeur, notamment après la béatification des parents de Sainte Thérèse, Louis et Zélie Martin. Le 18 octobre 2015, le couple est canonisés et c’est une première couple dans l’histoire de l’Eglise.
A voir à l’extérieur :
- le magnifique porche à trois pans sculptés entre 1500 et 1513
A voir à l’intérieur :
- Les 11 verrières hautes de la nef, datées de 1510 à 1540 :
– côté nord, 5 verrières représentent des récits bibliques
– côté sud, 5 verrières représentent des épisodes de la vie de la Vierge
– derrière l’orgue, il s’agit de l’Arbre de Jessé - la voûte à liernes, tiercerons et ogives sculptées, située à 20 mètres de hauteur
- la chaire en bois sculpté (1536)
- l’orgue, terminé de construire en 1540 par Simon Le Vasseur et Gratien de Cailly, est installé dans un buffet de style Renaissance; il a été plusieurs fois restauré, voire reconstruit au fil des siècles
- la chapelle Sainte-Thérèse de Lisieux qui abrite les fonts baptismaux où elle fut baptisée le 4 janvier 1873 ainsi que sa robe de baptême et de nombreux ex-votos
- la chapelle de la Vierge où les parents de Sainte-Thérèse se sont mariés le 13 juillet 1858.

Le côté nord de la basilique vu depuis la place de la Magdeleine

Les côtés nord et ouest du porche de la basilique vus depuis la rue du Bercail





L’orgue, et en arrière-plan, le vitrail de l’Arbre de Jessé (1511)


Maison à pans de bois (15e siècle mais fortement restaurée) en face de la basilique
🚶 Continuez de suivre la Grande Rue puis, après avoir traversé la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny, vous entrez dans :
Le quartier Saint-Léonard
C’est le plus ancien d’Alençon.
🚶 Tournez à gauche pour prendre la rue des Granges puis encore à gauche pour entrer dans :
– la rue de la Juiverie :

Aux n°12 et 16, anciennes maisons.

🚶 Au bout de la rue de la Juiverie, tournez à gauche pour arriver sur :
– le pont de la Rencontre
Ce pont est considéré comme le plus ancien d’Alençon. Il est également connu sous les noms de pont Saint-Léonard ou pont de la Sarthe, en référence au quartier et à la rivière qu’il enjambe.
Mais au-delà de ses différentes appellations, il est surtout célèbre pour être le lieu de la rencontre entre Louis Martin et Zélie Guérin, les futurs parents de Sainte Thérèse de Lisieux.
C’est en 1858, sur ce pont, qu’ils se croisent pour la première fois. Selon la tradition, ce fut un véritable coup de foudre : en se voyant, ils comprennent qu’ils sont faits l’un pour l’autre.



🚶 Revenir sur vos pas pour suivre la rue de Sarthe jusqu’à la Grande Rue mais arrêtez-vous au n°11 pour aller voir la cour Jacques Hébert, du nom du révolutionnaire né à Alençon.

🚶 Parvenu dans la Grande Rue, vous vous trouvez en face de la plus belle maison à pans de bois d’Alençon :
– La maison des Sept Colonnes
Son origine remonte aux 14e et 15e siècles.

🚶 A gauche se trouve :
– L’église Saint-Léonard
Elle a été édifiée entre 1490 et 1505 mais la voûte de la nef a été refaite au 17e siècle après son écroulement.


🚶 En suivant la rue de Porte de la Barre, vous passez devant :
– la maison à l’étal

– La Porte de la Barre
En fait, il ne reste plus que la moitié de la tour gauche de la porte qui a été élevée à fin du 14e – début du 15e siècle.

🚶 Revenir sur vos pas pour repasser devant la maison à l’Etal puis tournez à gauche pour suivre la rue Bonnette. Continuez tout droit tournez à droite pour rejoindre la Grande Rue.

🚶 Tournez à gauche pour remonter la Grande Rue pour voir :
– La cour du Dauphin
L’entrée est au n°155, en face d’un bel immeuble à arcades.
– La cour Cochon-de-Vaubougon
L’entrée est au n°139.

Cour du Cochon-de-Vaubougon (côté rue des Granges)

Cour du Cochon-de-Vaubougon (côté Grande Rue)

🚶 En face de la maison à pans de bois du 123 de la Grande Rue, engagez vous dans la rue Val de Noble pour quitter le quarter Saint-Léonard et parvenir aux vestiges du :
Le château des Ducs d’Alençon
Au début du 15e siècle, le comte Jean Ier décide de faire reconstruire le château dont l’origine remontait aux années 1030. L’emplacement choisi est celui de l’actuelle place Foch. Il servait de résidence fortifiée aux ducs et jouait un rôle défensif stratégique pour la ville.
Démantelé sur ordre d’Henri IV en 1595, il ne reste plus que le pavillon d’entrée qui a servi de prison de 1814 à 2010, ainsi que la tour couronnée.
Il ne se visite pas.


🚶 Entrez et traversez le parc Simone Veil puis, une fois dans la rue Balzac, tournez à droite pour arriver dans le parc de la Promenade. Si vous avez du temps, n’hésitez pas à l’explorer sinon prenez la direction de la place Foch en empruntant la rue Alexandre Ier.
La place Foch
C’est ici que se trouve l’Hôtel de Ville, dans un bâtiment de forme incurvé qui date des années 1780.

🚶 Après avoir suivi la rue Matignon, vous voici arrivé à :
La halle aux Blés
Inaugurée le 1er juillet 1812, elle est de forme circulaire. Le dôme en verre a été rajouté en 1865.
De nos jours, elle sert à accueillir des évènements culturels.

🚶 Prendre la rue du Temple puis la rue du Collège pour arriver dans l’ancien collège des Jésuites qui abrite les ateliers national du point d’Alençon, la médiathèque, le musée des Beaux-Arts et de la dentelle, le conservatoire de musique et les archives municipales.
Le musée des Beaux-Arts et de la dentelle
On peut y voir :
- la dentelle avec l’explication de la technique du « point d’Alençon », inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, ainsi que de magnifiques pièces dont un voile de mariage de la fin du 19e siècle qui a nécessité entre 350 000 et 500 000 heures de travail
- des peintures du 17e au 20e siècle
- des objets d’une collection privée sur le Cambodge léguée à la ville
👉 En savoir plus sur la musée des Beaux-Arts et de la dentelle
La bibliothèque
Elle est installée, depuis la Révolution, dans l’ancienne église des Jésuites, facilement reconnaissable à sa toiture à l’impériale.
Construite à partir de 1679, cette église faisait partie du collège dirigé par les Jésuites jusqu’en 1762, date à laquelle ils ont dû quitter la ville, à la suite de la suppression de leur ordre en France.
Aujourd’hui, bien qu’il s’agisse d’un lieu de recherche et de travail, la bibliothèque se visite gratuitement. Il est toutefois essentiel de respecter le calme du lieu, fréquenté par des lecteurs et des chercheurs.
On peut y admirer son plafond en forme de carène de bateau inversé, une remarquable enfilade de boiseries en chêne et une impressionnante collection de de plus de 40 000 livres. Il y a des ouvrages qui sont très anciens mais ils ne sont sortis que dans de très rares occasions.


🚶 Pour revenir à la gare SNCF, prenez la rue du Collège, puis tournez à droite dans la rue des Grandes Poteries. Continuez à droite dans la rue des Petites Poteries, puis prenez à gauche la rue du Cygne, qui se prolonge naturellement par la rue du Bercail. Au bout de cette rue se trouve la basilique Notre-Dame. Depuis celle-ci, regagnez la gare en empruntant le chemin de l’aller en sens inverse.

Encore appelé Hôtel Libert, il se trouve à l’angle des rues du Cygne et des Petites Poteries. Il a été bâti dans les années 1730 en granit.

Situé dans la rue du Bercail, cet ancien hôtel particulier a été édifié à la fin du 15e siècle et remanié au 17e siècle.
Alençon à travers les siècles : repères historiques
Alençon, ville de 55 405 habitants (INSEE 2022), possède un passé riche. Pour mieux la comprendre, voici quelques repères historiques marquants :
10e siècle : les seigneurs de Bellême, vassaux du duc de Normandie, règnent sur le comté d’Alençon.
1113 : Henri Ier Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, s’empare d’Alençon.
1204 : la Normandie est conquise par le roi de France, Philippe-Auguste, avec l’aide du seigneur d’Alençon qui était son allié depuis 1202.
1221 : faute d’héritier, le comté d’Alençon est réuni à la couronne.
1270 : le roi Saint-Louis donne en apanage le comté d’Alençon à son fils Pierre.
1290 : à la mort de Pierre, Philippe IV le Bel le donne à son frère Charles, comte de Valois.
1361- 1404 : durant son règne, Pierre II, comte d’Alençon, fait bâtir un second château .
1414 : le comté est érigé en duché-pairie.
1417-1449 : occupation anglaise (guerre de Cent Ans).
1488 – 1509 : Marguerite de Lorraine qui a épousé le duc René d’Alençon en 1448 va marquer de son empreinte la ville en stabilisant le pouvoir local et en favorisant les fondations religieuses.
1509 : la sœur de François Ier, Marguerite d’Angoulême épouse épouse Charles IV, duc d’Alençon.
Elle marquera, elle aussi, la ville de son empreinte grâce aux largesses financières que lui octroiera son frère le roi mais aussi en y développant une vie intellectuelle brillante. Réceptive aux idées protestantes, elle fera d’Alençon un havre de paix pour ces derniers pendant la première moitié du 16e siècle.
1525 : après la mort du duc d’Alençon en 1525, le duché revient à la couronne car Marguerite n’a pas de descendant et, en 1527, elle devient reine de Navarre en épousant Henri d’Albret.
Juin – juillet 1562 : pillage des Protestants (guerre de Religion).
1568 : nouveau pillage des Protestants (guerre de Religion).
1592 : Henri IV fait démanteler la forteresse à la suite des guerres de Religion.
Mai 1636 : création de la généralité* d’Alençon.
* les intendants envoyés et commissionnés par le roi sont chargés, en son nom, des missions de justice, police et finance.
1660 : Marthe de la Perrière invente le point d’Alençon.
1665 : Colbert fait installer une manufacture royale à Alençon.
Au 18e siècle, c’est l’âge d’or de la dentelle qui fait travailler des milliers d’ouvrières à Alençon.
1856 : arrivée du chemin de fer à Alençon.
1937 : création d’une entreprise qui prendre plus tard le nom de Moulinex.
17 juin 1940 : début de l’occupation allemande.
Juin – août 1944 : bombardements sur Alençon qui vont causer la mort de 133 civils
12 août 1944 : Alençon est libéré par les forces françaises commandées par Leclerc.
16 novembre 2010 : l’art de la dentelle et plus précisément le point d’Alençon est inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
2010 : fermeture de l’usine Moulinex.
Que voir à Alençon ? Vous le savez maintenant. Bonne visite !
💡 A savoir : Alençon se trouve sur la Véloscénie, une route aménagée pour les cyclistes entre Paris (gare Montparnasse) et le Mont-Saint-Michel, soit un parcours total de 450 km.
👉 Visiter la page officielle de la Véloscénie
Pour prolonger votre découverte de la région, n’hésitez pas à consulter mes autres articles de blog :
A 56 km*, Le Mans
A 111 km*, Caen
A 112 km*, Lisieux
* Les distances sont celles du chemin de fer.
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